Comment obtenir une accréditation photo pour un concert ou un festival ?

L’accréditation photo, sésame indispensable pour accéder à un événement avec son matériel, peut impressionner. Pourtant, elle est plus accessible qu’on ne le pense. Le guide pour obtenir vos premiers pass photo.
Artiste pris par un photographe en fosse lors d’un concert.

Vous avez sans doute déjà entendu parler d’accréditation si vous vous êtes approché un jour d’un événement : concert, festival, cérémonie ou même match de football. L’accréditation photo est un peu le graal pour tout photographe souhaitant accéder à une manifestation, quelle qu’elle soit. Il s’agit d’une autorisation officielle délivrée par l’organisateur, permettant de couvrir un événement avec son appareil photo.

Sans ce fameux pass, difficile — voire impossible — d’entrer dans un lieu avec votre matériel. Vous vous êtes peut-être déjà demandé si vous pouviez entrer dans un concert avec votre boîtier ? La réponse est, dans la grande majorité des cas : non. Bien sûr, certains tentent de passer la sécurité en dissimulant leur appareil, mais il existe une alternative bien plus sereine et légitime : obtenir une accréditation

Elle vous permettra d’accéder aux zones réservées, comme la crash barrière, et de photographier un concert, un spectacle ou un événement sportif en toute légalité et tranquillité. Voyons ensemble comment franchir cette étape cruciale, qui fait souvent peur, mais qui, en réalité, n’est ni si compliquée ni si inaccessible.

En tant que photographe de concert professionnel, habitué à couvrir des événements majeurs, je vais vous guider pas à pas pour vous lancer et obtenir vos premières accréditations.

Lindsey Stirling en concert à Lollapalooza, photographiée depuis un espace réservé aux accrédités.
Photo de David Guetta sur scène prise depuis la fosse presse grâce à une accréditation photo.

Qu'est-ce qu'une accréditation photo et pourquoi c'est si sélectif ?

Les différents types d'accréditations (média, freelance)

L’accréditation presse peut se présenter sous plusieurs formes. Le cas le plus courant reste celui où vous travaillez pour un média, une rédaction, une agence de presse ou un journal. Les types de structures sont variés, mais la finalité reste la même : accéder à un événement pour en assurer la couverture médiatique.

Le photographe de presse effectue généralement sa demande en amont, dans le but de couvrir un concert, un spectacle ou tout autre événement, et de produire un retour presse. Il peut être salarié d’un journal — comme Nice-Matin par exemple — ou travailler pour une agence de presse, comme Starface. Enfin il peut aussi faire parti d’un média indépendant, comme Longueur d’Ondes, est c’est la possibilité la plus accessible quand vous vous lancer, nous verrons plus tard pourquoi.

Même si les structures varient, l’objectif reste inchangé : photographier pour informer.

Cependant, faire partie d’un média ne garantit pas automatiquement l’obtention d’une accréditation. Les organisateurs se réservent le droit de refuser une demande s’ils estiment que le média n’est pas suffisamment légitime ou pertinent pour leur événement.

Enfin, il est également possible — bien que plus rare — de faire une demande d’accréditation en tant que photographe indépendant ou freelance. Certains événements acceptent des photographes indépendants, mais cela reste plus difficile. Les places sont souvent limitées, notamment en fonction de l’espace réservé aux photographes. Les organisateurs doivent donc faire des choix stratégiques, et les indépendants ne sont pas toujours prioritaires.

Cela dit, ce n’est pas impossible. Récemment, j’ai eu l’opportunité d’être accrédité en tant qu’indépendant pour le Zamna Festival, organisé dans ma ville. Le festival a apprécié mon portfolio et m’a accordé un accès. Cela montre bien l’importance de construire un portfolio solide et professionnel, car il peut faire la différence.

Pourquoi les organisateurs sont-ils si stricts ?

Comme nous venons de le voir, faire partie d’une structure reconnue — qu’il s’agisse d’un média, d’une agence ou d’une rédaction — ne garantit en rien l’obtention d’une accréditation presse. Même des entités jugées légitimes peuvent se voir refuser l’accès à un événement, souvent sans explication claire.

D’après mon expérience, j’ai moi-même essuyé de nombreux refus, sans raison vraiment valable. Cela fait partie du jeu. En ce qui concerne les concerts, un motif fréquent est la volonté de contrôler l’image de l’artiste. Plus un artiste est connu, plus son entourage est vigilant sur la diffusion des visuels.

Il est donc courant que les équipes préfèrent faire appel à leur photographe attitré, puis transmettre ensuite des photos “validées” aux médias. Cela leur permet d’éviter que des images jugées peu flatteuses soient publiées sans leur consentement.

Une autre raison fréquente de refus — valable dans la majorité des domaines (mode, sport, musique, cinéma…) — est liée à la pertinence du média par rapport à l’événement. Si le retour presse attendu ne correspond ni à l’audience, ni aux valeurs de l’événement, la demande a de fortes chances d’être rejetée.

Par exemple, j’ai déjà vu une de mes demandes refusée pour un concert de Machine Gun Kelly, car le média pour lequel je postulais n’était pas spécialisé en musique rock. L’organisateur avait choisi de n’accréditer que des médias clairement ancrés dans cet univers musical.

Une sélection de plus en plus exigeante

Vous l’aurez compris : les organisateurs choisissent avec soin les médias qui correspondent à leur cible. Et plus un événement gagne en notoriété, plus l’accès devient restreint. Dans certains cas, il n’est même pas possible de faire une demande : ce sont les organisateurs eux-mêmes qui sélectionnent et invitent les journalistes ou photographes avec qui ils souhaitent collaborer.

À cela s’ajoute un autre facteur de blocage : la position dominante de grandes agences de presse. Aujourd’hui, une agence en particulier fait de l’ombre aux photographes indépendants, aux journalistes locaux et aux petits médias : Getty Images. Getty est l’un des leaders mondiaux de la photographie de presse, et de plus en plus d’événements s’associent exclusivement à cette agence. Ils signent des contrats d’exclusivité, ce qui exclut automatiquement toute autre accréditation photo au-delà de certaines limites strictes.

J’ai personnellement été confronté à cette réalité lors du concert de Taylor Swift à Zurich, pour lequel j’avais obtenu une accréditation. J’étais autorisé à photographier les trois premiers morceaux uniquement, comme c’est souvent le cas. Mais la contrainte allait plus loin : à la fin du troisième morceau, nous avons été escortés hors de la fosse, sans même pouvoir nous arrêter ou nous retourner vers la scène, afin de s’assurer qu’aucune photo supplémentaire ne soit prise.

Pourquoi ? Parce que l’exclusivité des images de la suite du concert était réservée à Getty Images. Ce genre de fonctionnement illustre bien le niveau de contrôle imposé par certaines équipes artistiques et le poids des grandes agences, face auquel les photographes indépendants ont souvent peu de marge de manœuvre.

Un photographe en fosse capturant un artiste pendant un concert, dans des conditions de lumière complexes.

Les prérequis indispensables

Portfolio et rattachement à un média

Ce qui vous donnera une légitimité — que ce soit auprès d’un média, d’un artiste ou d’un organisateur d’événement — c’est avant tout un portfolio solide. C’est une étape cruciale dans votre parcours de photographe.

Une fois que vous avez un portfolio satisfaisant, l’idéal est de contacter de petits médias. Il peut s’agir d’un média local, d’un journal de votre ville, ou encore d’un webzine spécialisé dans le domaine qui vous intéresse (musique, sport, mode…).

Avec un peu d’effort et de motivation, vous trouverez assez facilement un média prêt à vous laisser utiliser son nom pour appuyer vos demandes d’accréditation. C’est une porte d’entrée précieuse dans ce milieu.

Ne visez pas trop haut dès le départ : commencez par de petits événements pour vous entraîner et étoffer encore votre portfolio. Si votre travail est déjà solide, vous gagnerez progressivement en crédibilité, ce qui vous permettra ensuite de contacter des médias plus reconnus.

Un bon portfolio doit refléter votre univers, votre maîtrise technique et votre œil artistique. Mon propre portfolio vous donnera un aperçu du type de contenus à valoriser.

👉 Ce n’est pas plus compliqué que ça : construisez, progressez étape par étape, et les portes s’ouvriront naturellement.

Maîtrise technique de base

J’ai longtemps pris mes photos en mode automatique, jusqu’au jour où j’ai décidé de vraiment comprendre le fonctionnement de mon appareil photo. Le passage au mode manuel a littéralement fait exploser mes capacités à capturer LA photo, celle qui saisit l’instant, la lumière, l’ambiance.

Le mode manuel vous donne beaucoup plus de liberté et vous permet de vous adapter à chaque situation, ce qui est essentiel en photo événementielle, et encore plus en concert, où les conditions lumineuses sont souvent très complexes.

C’est un point que je remarque souvent chez les jeunes photographes : commencer en mode automatique est tout à fait normal, mais il est indispensable, à un moment, de comprendre comment fonctionne son boîtier. Cette maîtrise est encore plus cruciale dans les situations de basse lumière, comme les concerts, où l’automatisme atteint vite ses limites.

Il faudra donc vous exercer par vous-même, étudier les bases de la photographie, et surtout apprendre à gérer la lumière, à composer avec les contraintes et à réagir rapidement en live.

Le plus souvent, pour la photo de concert, vous aurez besoin d’un objectif avec une ouverture à f/2.8. Ce type d’optique vous permettra de laisser entrer un maximum de lumière, ce qui est essentiel dans les environnements sombres ou en lumière changeante.

Cela dit, j’ai longtemps photographié avec un objectif ouvrant à f/4, et si vous êtes suffisamment agile et réactif, il est tout à fait possible de jongler avec les réglages (ISO, vitesse, exposition) pour obtenir un rendu lumineux et exploitable. C’est plus exigeant, mais tout à fait faisable.

Autre point essentiel : la retouche. Pour ma part, j’ai commencé sur Lightroom, et je peux le dire sans hésiter : sans post-traitement, mes photos n’auraient pas la même expression ni la même émotion. C’est une étape tout aussi importante que la prise de vue : elle permet de sublimer la lumière, de renforcer l’ambiance, et de donner un vrai style à votre travail.

Photographe réglant son appareil photo en pleine lumière de concert.

La démarche concrète pour réaliser sa demande d’accréditation

Se construire un réseau : une étape indispensable

Se bâtir un carnet d’adresses dans le monde de la photographie est indispensable — et encore plus lorsque vous souhaitez obtenir une accréditation pour un événement ou vous faire remarquer par un média.

Les responsables des relations presse sont, dans la majorité des cas, les personnes que vous devrez contacter. Ce sont eux qui gèrent la communication presse et s’assurent d’obtenir une couverture médiatique.

Mais selon le contexte — concerts, festivals, sport, mode, défilés — d’autres interlocuteurs peuvent être décisionnaires : managers d’artistes, chargés de communication, attachés de presse indépendants, etc.

Même si vous partez de zéro, cela ne vous empêche pas de vous faire une place et de créer vos premiers liens.

Quand j’ai commencé, j’ai fait un vrai travail de recherche et de prospection : contacter les bonnes personnes, montrer ma motivation, échanger par mail, et surtout montrer que j’étais là, disponible et impliqué.

Il m’a fallu un peu de temps pour me familiariser avec les bons contacts selon les événements, et pour créer un lien de confiance avec eux.

Aujourd’hui, j’échange régulièrement avec Live Nation pour mes demandes d’accréditation sur des concerts.

Je me suis aussi rapproché de plusieurs attachés de presse dans la mode pour, un jour, obtenir une accréditation à un défilé. Car oui, parfois, un seul échange ne suffit pas. Il faut revenir à la charge, prouver votre sérieux dans le temps.

Il arrive que vous ne soyez pas accrédité au premier essai… mais peut-être à la troisième tentative. C’est ce qui m’est arrivé avec certaines marques de la Fashion Week, que je démarche depuis deux ans.

C’est un travail de réseau, de régularité et de relations humaines. Un aspect très important, dans la photographie comme dans n’importe quel autre domaine professionnel.

Rédiger sa demande d'accréditation

Faire une demande d’accréditation se résume, dans la plupart des cas, à envoyer un simple mail à l’équipe presse, une fois que vous avez identifié la bonne personne à contacter.

Il arrive aussi que la demande doive être faite via un formulaire en ligne, accessible depuis le site internet de l’événement — c’est souvent le cas pour les festivals.

Dans ces formulaires, plusieurs informations vous seront demandées :

•Le nom de votre média

•Le reportage envisagé (ex : je souhaite réaliser une une rubrique spécialise sur la venue unique en France de Billie Eilish à Rock en Seine et sur le succès record de cette artiste.)

•Les jours où vous souhaitez venir à l’événement

•Vos réseaux sociaux

•Le type de retour presse prévu (article, publication sur les réseaux, galerie photo, etc.)

Une chose importante à garder en tête : si vous vous engagez à publier un article, une galerie photo, ou à communiquer sur les réseaux sociaux du média pour lequel vous avez fait la demande, tenez votre engagement.

En général, les équipes presse effectuent une veille médiatique après l’événement pour vérifier les retours presse effectivement publiés par les médias accrédités. Si aucune publication n’est faite, certains peuvent refuser de vous accréditer à l’avenir.

Tous ne sont pas aussi stricts, mais beaucoup accordent une attention particulière à ce suivi. N’oubliez pas que l’objectif d’une accréditation est d’offrir de la visibilité à l’événement : c’est un échange de bons procédés, qui repose sur la confiance et le respect des engagements.

Respecter les délais et conditions

Une demande d’accréditation doit être faite dans les délais impartis. Certains événements imposent une date limite plusieurs semaines avant la date prévue, notamment les festivals, événements sportifs ou défilés de mode. Passé ce délai, votre demande risque tout simplement de ne pas être traitée, peu importe la qualité de votre travail.

Lisez également attentivement les conditions générales liées à l’accréditation. Certaines règles peuvent être strictes :

•Accès limité aux trois premiers morceaux d’un concert

•Interdiction de filmer

•Zone de circulation restreinte

•Obligation de publication dans un certain délai

•Port d’un gilet presse obligatoire

•Signature de contrats ou de décharges, parfois très encadrés (ex : exclusivité pour certaines agences comme Getty Images)

💡 Conseil : Anticipez vos demandes dès que vous avez connaissance de l’événement, et gardez une trace de tous vos échanges. Le sérieux dans votre démarche est un facteur clé de crédibilité, surtout si vous espérez être accrédité sur le long terme.

Les erreurs qui tuent votre demande

Nous venons de voir les bons gestes à adopter pour mettre toutes les chances de votre côté et que votre accréditation soit acceptée. Certaines erreurs peuvent vous être fatales, surtout pour votre réputation. Concrètement, que faut-il éviter ou respecter ?

Demander à la dernière minute

La plupart des photographes novices pensent qu’on peut obtenir une accréditation 48h avant l’événement. Erreur fatale. Les grandes tournées et festivals ferment leurs listes d’accrédités 2 à 4 semaines avant l’événement. Pour les artistes internationaux, comptez même 1 à 2 mois d’avance.

Envoyer un email bâclé, sans contexte

“Salut, je peux photographier le concert ?” – ce genre de message part directement à la corbeille. Pas de présentation du média, pas de portfolio, pas de professionnalisme. Les attachés de presse reçoivent des centaines de demandes similaires. Il faut se démarquer par la qualité de votre approche.

Négliger les conditions d’utilisation

Beaucoup acceptent l’accréditation sans lire les conditions. Résultat : ils violent les règles (vente d’images interdite, utilisation commerciale non autorisée…) et se retrouvent blacklistés. Dans ce milieu, une réputation se perd plus vite qu’elle ne se construit.

Mentir sur son rattachement média

Certains vont jusqu’à inventer un faux média ou à exagérer leur rôle dans une structure existante. Mauvaise idée. Les attachés de presse vérifient systématiquement, et une fois le mensonge découvert, c’est terminé pour vous — et parfois pour le média que vous avez mentionné.

Ne pas livrer les photos promises

Vous avez obtenu l’accréditation en vous engageant à publier des photos ou un article… puis vous ne livrez rien. Cette erreur est fatale. Les RP s’en souviendront, et votre nom circulera très vite. On ne vous recontactera plus.

Ne pas prévenir en cas d’absence

C’est une erreur que j’ai moi-même commise, et que je ne referai jamais. J’avais été accrédité pour un festival, mais je n’ai pas pu m’y rendre — et je n’ai pas prévenu. Résultat : j’ai été incendié au téléphone par la personne chargée des RP. Elle comptait sur ma présence, et j’avais pris la place d’un autre photographe. C’est un manque de respect pour l’équipe, et cela peut suffire à vous griller définitivement auprès de l’organisation. Si vous avez un empêchement, prévenez toujours le plus tôt possible.

Capture d’écran d’un email de validation d’accréditation photo avec les conditions à respecter pour couvrir un concert.

Conclusion : l'accréditation, un marathon plus qu'un sprint

Obtenir une accréditation photo peut sembler intimidant au début, mais comme vous l’avez vu, c’est avant tout une question de méthode, de patience et de persévérance. Il n’y a pas de formule magique : commencez petit, construisez votre portfolio, créez vos premiers liens avec des médias locaux, et surtout, n’abandonnez pas au premier refus.

J’ai moi-même essuyé de nombreux « non » avant d’obtenir mes premières accréditations. Chaque refus m’a appris quelque chose : sur le milieu, sur les attentes des organisateurs, sur la façon d’améliorer ma démarche. Aujourd’hui, je photographie régulièrement des concerts et des événements que je n’aurais jamais imaginé couvrir à mes débuts.

Le plus important, c’est de rester authentique dans votre approche. Ne cherchez pas à brûler les étapes ou à mentir sur vos références : ce milieu est petit, et une bonne réputation se construit sur le long terme. Respectez vos engagements, soignez vos relations, et continuez à progresser techniquement.

Si vous avez la passion de la photographie événementielle, lancez-vous. Commencez par postuler pour de petits événements locaux, même si cela vous semble modeste. C’est exactement là que tout commence, et ces premières expériences vous donneront les clés pour viser plus haut par la suite.

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